Rock En Seine 2013, un album sur Flickr.
Cette
année, j’ai passé mon mois d’août à déménager afin de retrouver une vie plus
sereine que ces belles deux dernières années dans mon antre de la rue Muller.
Ces
derniers mois furent difficiles depuis que mon colocataire y avait installé ses
bureaux en attendant de nouveaux locaux qui n’avaient pas l’air d’être prêts
avant la saint GlinGlin.
La
proximité de mon Bar Le Rosie donnant juste sur ma porte d’entrée faisait
croire aux clients qu’après deux heures la soirée continuait pour tout le monde
chez moi.
Je me
suis contenté de transformer ma chambre en bureau pour séparer mon nouveau
petit coin de paradis avec mon lieu de travail.
Le
déménagement, ha l’horreur, une des choses les plus éprouvantes selon la règle
des êtres humains dans la vie avec les ruptures (ça c’est fait depuis le mois
de mai), les incendies (ça, c’est fait depuis 2009: http://nicolasullmann.blogspot.fr/search/label/BURN
)… Surtout pour un collectionneur compulsif comme moi gardant tous ses costumes
de scène, mes buildings de vinyles, VHS, livres et DVDs… qui ne font pas
vraiment de moi une petite tortue vivant avec sa carapace sur le dos et son
baluchon à l’épaule.
Se
replonger dans ses souvenirs, être à quatre pattes dans ses pièces à trier ses
papiers, en mettant dix minutes entre chaque élément, à se demander si on le
jette ou non : «Allô maman, combien de temps dois-je garder mes relevés de
comptes? », « Est-ce que je dois garder ce beau carton
d’invitation pour me rappeler que j’étais invité à cette belle soirée? Dois-je
garder ce papier que je montrerai à mes enfants en leur racontant mon passé
accompagné d’images comme dans les livres de contes ? »…
J’ai
l’impression d’avoir vécu un « reset » semblable à l’année de mon
incendie qui avait pour ordre : Incendie / Rupture /Vol d’ordinateur.
Cet
été ce fut : rupture /ordinateur cassé/ i-phone volé/ déménagement.
Et ce
n’est pas anecdotique que de parler de vol et casse de machines lorsqu’elles
font partie intégrante de mon travail et donc mon quotidien.
Je
fus complètement déconnecté ces derniers mois et je décidai de faire une
rédemption par la musique en allant voir le plus de concerts possible, me
rappelant qu’adolescent ce furent les seuls moments où j’oubliais tous les
soucis de mon quotidien .
Un
mauvais carnet de classe à faire signer contre quelques baffes de la part de
mon sévère père, et un concert d’Alice in Chains ou d’Anthrax à l’Elysée
Montmartre me faisaient oublier cette peur dans mon ventre aussi présente
que l’ulcère d’un homme divorcé, me mettant le temps du concert dans une bulle
intemporelle aussi puissante que le monde d’Alice aux pays des merveilles .
Cet
été j’aurais vu Neil Young, Depeche Mode, les Black Crowes, Rodriguez, Rod Stewart,
Elvis Costello, Leonard Cohen, les Who, M… J’aurais été au Hard Rock Calling
Festival à Londres avec Bruce Springsteen, Paul Weller, Kasabian, Alabama
Shakes, Miles Kane… Aux Vieilles Charrues avec Rammstein, the Roots, Santana,
les Hives, Charles Bradley… Au Hellfest avec Kiss, ZZ Top, Bad Religion,
Danzig, Korn, Accept, Saxon, N.O.F.X…
Après
tous ces moments n’étant évidemment pas les endroits où trouver le vital repos
avant de repartir vers une nouvelle année, j’ai réussi à partir une semaine à
Calvi dès la sortie de scène de mon dernier show.
J’ai
évité le festival trop électro à mon goût, préférant me baigner dans des
rivières sauvages, se promener dans des îles voisines.
Ensuite
j’ai fait cinq jours dans une petite station balnéaire d’ Italie, Sportorno, afin d’y tourner un
clip .
Après
mon déménagement il aurait été évident de prendre deux semaines pour partir sur
une plage avec les livres mis de côtés sur ma table de nuit, et déconnecter
complètement sans être trop entouré.
Mais
comme chaque année fin août, il est un rituel à ne pas rater lorsque l’on vit
pour la musique, lorsque l’on est catalogué de branché et lorsque l’on veut sur
trois jours plutôt que tout le mois de septembre répondre à l’infernale petite
interview de fin d’été : «Où es-tu parti? Que vas-tu faire cette année? Et
les amours ? »
J’ai
nommé :«Rock en Seine».
Ce
festival me procure presque l’exacte sensation vécue lors des rentrées de
classes de mon enfance :
Le
plaisir de retrouver ses bons amis dans la cour de récréation, affronter une
boule au ventre les gens devant qui on se sent vulnérable, timide et maladroit,
observer les nouveaux venus, retrouver quelques vieilles connaissances ayant
atterri sur le site par un hasard de la vie, observer une jolie fille sur qui
l’on phantasme d’être assis côte à côte lors d’une heure de colle est ici
remplacé par le plaisir de partager le concert tête d’affiche main dans la main
(chose difficilement possible ici, les VIPs étant comme à Cannes canalisés dans
le coin qui leur est réservé et ayant peur de rater le MOMENT du festival), de montrer
fièrement de quelque façon que ce soit que les vacances nous ont transformé en un
homme meilleur.
Même
si le temps passe de plus en plus vite en grandissant, je me rappelle cette
sensation que j’avais petit, qui donnait l’impression d’avoir vécu tant de
choses et qui faisait de nous un nouvel homme .
Je
garde aujourd’hui encore cette sensation.
Vendredi
23 août.
Pour
aller à Rock En Seine, l’aventure commence par le long chemin à faire
entre chez soi jusqu’au site du Parc de Saint Cloud, surtout avec mon petit
scooter 50 qui commence à tomber en lambeaux comme la voiture des Blues
Brothers.
Pour
rendre la ballade d’environ une heure plus agréable, je mets mon iPod dans les
oreilles sur le mode «mix de morceaux » , afin d’arriver sur le site
chargé à bloc d’émotions musicales.
La
promenade est agréable et à chaque fois que je traverse le bois de Boulogne, j’ai le droit à une madeleine
de Proust me ramenant à mon adolescence de puceau.
Mes
parents passaient par le même chemin lors des retours de week-end, et je
fantasmais sur les prostituées se cachant dans les fourrés telles des sirènes
séduisant les marins. Evidemment je ne savais pas qu’il s’agissait de créatures
mi-hommes mi-femmes.
Le
bon garçon que je suis se contente de regarder timidement sans tourner la tête
s’imaginant que les autres voitures me jugeraient.
Je
devine des silhouettes nues, une créature exhibant son corps et qui a pour seul
vêtement des talons aiguilles et un string, des fessiers si gonflés qu’on dirait
qu’ils ont été piqués par des guêpes venues d’une autre planète. Des étranges
promeneurs font les quatre cent pas sur la chaussée… Je rougis…
Je
vous précise juste pour les lignes qui vont suivre que je ne suis pas un
critique musical mais que je recherche juste à exprimer mes sensations
évidemment influencées par mes gouts musicaux.
J’arrive
sur le site VIP vers 16H30.
Mon
ex-femme est fidèle à son poste sur le MOUV’ à commenter et interviewer les
artistes du festival.
Quatre
ans après notre rupture, nous sommes comme deux étrangers nous saluant par clin
d’oeil et sourire poli de loin.
Le
premier ami que je croise est Alexandre Jonette, un de mes meilleurs, il est le
réalisateur de l’émission Paris Dernière et c’est avec lui que j’ai animé
l’année dernière l’émission de radio «La Très Libre Antenne ». Vous pouvez
réécoutez nos émissions en Podcast par ici :
Il
sera mon compagnon de route pour les premiers concerts, je le traîne vite vers
la grande scène avant d’être perdu dans les mondanités. Mais avant nous commençons
par nous prendre une glace, car être en festival c’est se faire plaisir en
goûtant toute la junk food du site comme l’excuse d’un relâchement le jour
d’une fête de mariage.
Les «Glaces
Glazed » (partenaires cette année du Festival Fnac Live et présents 3 fois
à Rock En Seine, http://www.glaces-glazed.com/parfums-originaux.html)
proposent des parfums fous : Mojito, « l’Orange Mécanique », (Orange
Campari, réduction Balsamique) , la « Smells Like Teen Spirit (Absinthe +
Liqueur de Pomme)…
Le
premier concert de la journée sera «Belle & Sebastian », jolie
pop riche en arrangements. Il sont 12
sur scène, avec violoncelle, 4 violons des chœurs… A part un des guitaristes,
cool avec sa chemise hawaïenne, lunettes de soleil et ses longs cheveux dans la
gueule, le groupe manque un peu de charisme, et ne parviens pas à nous faire
tenir tout le concert.
C’est
un difficile défi de jouer sur la grande scène à l’heure du goûter quand on n’a
pas un show suffisamment visuel.
Mieux
vaut les découvrir à travers leur dernier album sorti ce même jour «The Third
Eye Centre ».
Comme
me disait Yarol Poupaud à l’époque où il jouait dans F.F.F, il vaut mieux
jouer plus tard sur une petite scène que trop tôt dans la journée devant plus
de monde, pour ne pas risquer de laisser une mauvaise impression d’un show mollasson…
Nous
somme rejoints dans l’aventure par le photographe de Paris Dernière, Maxime
Antonin.
Nous
courons voir les deux derniers morceaux de Team Ghost, groupe de Nicolas
Fromageau, ex M83… C’est du Cold-Gaze (mélange de Coldwave et de Shoegaze)
électro.
Ce ne sont pas mes références musicales mais ça plaira
aux dépressifs et aux fans de la pop sombre des 80’s…
Ensuite direction Tomahawk, un des side-projects
barrés de Mike Patton (avec Mr Bungle et Fantômas), le chanteur de Faith No
More. Tomahawk est un groupe formé en 2000, et en 2009 Rock en Seine nous avait
gâtés en replongeant les fans de funk
métal dans les 90’s en invitant Faith No More pour leur reformation.
Mike est devant des petites machines, avec son micro
doré qu’il avale à moitié en poussant des cris allant des graves au plus aigu
de ses capacités… Enfin des sons de guitare qui grondent et font grésiller les oreilles ! Sa technique vocale reste
intacte et impressionnante, Mike Patton est très charismatique, et un grand
chanteur, mais son rock expérimental (un peu moins que Fantômas que j’avais vu
à Bourges et qui était encore plus fou et où les paroles n’étaient qu’un
dialecte sauvage dénué de sens mais plus intéressant finalement) est un peu
chiant sur la longueur. J’ai toujours préféré les chansons aux refrains sifflables.
Il est temps de découvrir sur scène un des groupes les
plus attendus de cette édition : TAME IMPALA
Leur son est très bon, ils ont des écrans diffusant
des cercles lumineux verts afin de planer un peu plus avec leur musique qu’ils
étiquettent de «psychedelic hypno-groove melodic rock music».
Tous les hypsters sont sortis de leur tanière, on se
croirait soudain à Coachella. Le chanteur Kevin Parker est pieds nus, ça me
rappelle mon amour pour Chris Robinson le chanteur des Black Crowes, un bon
point.
Le tube «Elephant» qui aurait mérité d’être rallongé
pour partir en transe ad lib commence à déchainer la foule. Juste dommage que
ce morceau ait un point faible qui nous fait bien sourire avec les amis avec
son pont ressemblant au thème de «Supercopter » (si si, écoutez les
jeunes) : http://www.youtube.com/watch?v=ezDIPDVH-IE )
Le concert fini, je constate que c’était bien mais
encore un peu chiant, il faudrait que je retourne les voir dans une petite
salle avec un pétard dans la tête pour mieux vivre l’expérience.
Ça me fait penser en mieux quand même au concert de
MGMT sur la même scène en 2009 : l’autre sensation du moment cette année,
mais qui n’avait pas un son aussi bon. Et toi, « t’aimes Impala ? »
N’ayant jamais été un fan des Smiths, nous profitons
du live de Johnny Marr pour manger un petit bout.
Bonne nouveauté cette année, la présence de
« food trucks », vous savez ces camions qu’on trouve dans les rues de
New York et de Londres proposant de la junk food de qualité et qui change de la
«bouffe de festival» .
Nous voulons goûter un hamburger au
« Refectoire » www.le-refectoire.com mais il y a trop de queue. Nous optons pour «WAGGY
Burger » http://www.monitinerant.com/4771-food-truck---street-food-wagy-burgers-bus.html)
Je goûte le BBQ, Alex le cheese… Ils sont délicieux,
bien épais, plein de bons ingrédients, le genre qui te donne envie d’en manger
un deuxième sur le champ. Heureusement que la queue s’est agrandie…
Je vais recommander à «Dirty Dan» d’aller les filmer
pour donner une note pour son émission «Le Meilleur Hamburger De Paris »,
à laquelle j’ai participé : http://nicolasullmann.blogspot.fr/2013/09/big-fernand-le-meilleur-hamburger-de.html
Les autres camions sont «L’Atelier d’Epicure »http://latelierdepicure.fr/cuisine/ proposant de délicieux Piadinas, sortes de sandwiches
italiens entre le panini et le taco, ainsi que des paninis au chorizzo.
«La Cocotte-Cantine» (http://cocotte-cantine.com/# ) propose des Wraps au poulet accompagnés de
tempuras, salade ou patates…
Pour sûr je goûterai tous ces stands dans les jours à
venir.
Ensuite un petit tour recharge d’énergie / mondanités
sous le chapiteau V.I.P.
Sous le chapiteau tous les métiers de la musique sont
présents : les D.A, les journalistes, les producteurs, les tourneurs, les
groupies, les musiciens, les chanteurs, les programmateurs…
Les conversations changent un peu selon les personnes
avec qui l’on parle mais ça reste autour de la musique, les vacances et la
rentrée…
J’entraîne avant de rater le live de Franz Ferdinand
un nouveau partenaire d’aventure, un directeur artistique ancien collègue de
l’époque où je fus D.A au sein de Warner pour Marc Lumbroso.
Il y a énormément de monde et on peut à peine marcher
pour se frayer une place digne de ce nom…
Olivier me laisse au bout de trois chansons.
Le concert est bien, super énergie, le groupe n’a pas
changé depuis leur début.
Une célèbre reprise étant toujours un exercice recommandé
en concert pour se mettre l’audience dans la poche, ils se mettent à jouer un
extrait de «I Feel Love » de Donna Summer.
Suis-je fatigué, triste, devenu aigri ? Au bout
de quelques chansons je me retire vers le chapiteau.
Ils sont très bons, ça bouge bien, mais aucune
nouveauté, pas de changement de look, pas d’évolution comme chez les Kings Of
Leon au fil de leurs albums, comme dans les tenues vestimentaires du nouveau look « Buffalo Bill »
du chanteur de The Darkness ou bien la coupe Elvis de Alex Turner des Arctic
Monkeys…
Alex Kapranos porte toujours la mèche…
En même temps, on ne change pas une équipe qui gagne
et AC/DC n’a jamais changé de look. Mais AC/DC, c’est AC/DC.
J’aurais peut être dû rester jusqu'à la fin, il paraît
que c’était super.
Rock En Seine est bien le seul festival où je n’arrive
pas à voir tous les concerts en entier, déconcentré par les amis avec qui j’ai
envie de faire un point sur nos rentrées.
Je croise sur le chemin un ami journaliste au Mouv’, Nicolas
Prat qui me fait savoir que Gunther Love viendra animer une chronique chaque
lundi à 18H dans l’émission POP CORN pour parler de rock qui tâche, et il me conseille
d’aller voir Ben Ellis sur la scène OFF Ile de France réservée aux jeunes
découvertes.
J’adore Ben Ellis, c’était l’ancien chanteur de
Brooklyn, un de mes groupes préférés de l’ époque où les babys rockeurs
dominaient la scène parisienne.
Il était à peine plus vieux que les babys, un peu plus
pop et donc un peu snobé, mais il avait bien plus de talent. Alors que beaucoup
de cette scène ont aujourd’hui disparus, il est plaisant et logique de le voir
continuer sous son propre nom. J’y serai…
Ben Ellis est super : charismatique, de la bonne
Pop avec de vraies chansons, à un moment il vire au tribal en allant frapper la
batterie avec son batteur pour un quatre mains donnant envie de faire une
incantation vaudou.
Derrière le clavier une superbe brune sexy, du genre
dont on tombe amoureux en la regardant jouer.
Ben m’apprend ensuite qu’elle quitte le groupe car
trop occupée par son travail: dommage.
Je me dis que sur la petite scène OFF Ile de France,
c’est là que ça se passe, pour découvrir les jeunes groupes que j’aimerai
programmer et partager sur 22 tracks (http://22tracks.com/#!par/rock/34418).
Après je pars découvrir la sensation RAP du moment
avec Kendrick Lamar… C’est pas mal, mais ça ne décolle pas assez pour rendre le
public fou… Une coupure de courant le pénalise un instant… Il est accompagné
par un guitariste et un bon batteur. J’aime bien les groupes de Rap jouant en
LIVE mais depuis les ROOTS aux Vieilles Charrues, j’ai du mal à ne pas faire la
comparaison… Et les Roots sont des génies.
A part les grands classiques, je ne suis pas assez fan
de RAP pour me laisser totalement aller.
Ce sera le dernier concert du premier jour.
Nous rejoignons quelques copines dans un des nouveaux
lieux «Bouffe» du festival : un diner au look retro 50’s. On se
croirait dans un Tarantino. Les Burgers sont corrects mais pas aussi bons que
ceux des foods trucks.
Je fais l’impasse sur Hanni El Khatib que j’ai déjà vu
en première partie de Johnny à Bercy… Si si, Johnny, ça vous pause un
problème ?? Et aux Vieilles Charrues où j’avais un peu pogoté mais fini
par m’allonger en regardant les étoiles pour passer le temps.
J’avais acheté ses deux albums en vinyles, qu’on
m’avait recommandés. Le mec est beau gosse, il chante bien, ça sonne comme du
bon garage.
Mais ça manque d’authenticité et d’originalité. Il pause
un peu et ça manque de vraies bonnes chansons.
Je vous recommande quand même « Family » sur
le deuxième album «Head In The Dirt », pour danser comme un sauvage en
frappant des mains…
Fin sous le chapiteau VIP où je me dis rester une
trentaine de minutes.
Par contre je réalise que les soirées After à Rock En
Seine deviennent de plus en plus électro…
Ce qui est chiant avec cette musique c’est qu’elle est
exclusive, si tu ne l’aimes pas t’es baisé… Le festival est éclectique en
programmation avec du Rock, du Rap, de l’électro, de la pop, pourquoi pas les
DJ d’After ? ça s’appelle «ROCK en Seine», merde quoi ! Ha si
seulement on pouvait me greffer une petite puce dans mon cerveau qui me ferait
aimer cette musique, je serais plus heureux dans le monde.
Au lieu de ça, j’ai l’impression qu’on ouvre mon crâne
pour y pisser dedans et la secouer comme un shaker… J’aime pas l’électro et j’y
ai goûté avant de dire ça…
Je pars vers 3H30 dans cette nuit qui s’est rafraîchie
après une belle première journée.
Le chemin est encore plus long au retour, heureusement
que j’ai mon iPod dans les oreilles et les prostituées pour pimenter la vue. Je
tremble de froid.
Samedi 24
J’arrive sur le site vers 16H00
Laura Mvula chante un titre guitare voix sur le studio
du MOUV’ suivi d’une interview d’Emilie Mazoyer qui commente le festival comme
chaque année.
Elle est belle et envoûtante et me fait verser une
larme à l’œil.
In The Valley Below, élégants hipsters de Los Angeles
habillés de noir et blanc, chantent une envoûtante pop en trio,
guitare-voix-batterie, simple et romantique.
Je découvre Eugène Mc Guinness, le playboy de la
journée jouant une classique pop avec tout le savoir faire anglais, classe sur
scène dans sa chemise crème à poix, une sorte de nouveau Miles Kane en un peu
moins bien mais à suivre de près.
J.C Satan sera un de mes coups de cœur du festival.
Une sorte de MAMAS & PAPAS dark, sans les fleurs
dans les cheveux.
Un son bien punk et crade, tous vêtus de noir, clopes
au bec, leur donnant un air de bad boys.
C’est plus si fréquent sur la scène Rock.
La chanteuse ronde et tatouée est une sorte de «Cass
Elliot».
Le chanteur guitariste scande ces exacts mots: «J’espère
que vous aimez ce concert de Rock’n’Roll, il n’y en a pas assez en ce
moment ».
Tout à fait d’accord avec lui, il me fait crier «Yeah»
aussi logiquement que dire « Aïe » après qu’on t’ait planté un cure
dent dans la jambe.
Il termine le show à genoux avec solo et larsens, grattant
les cordes avec ses dents à la Hendrix.
BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB
Ils sont beaux, tous vêtus de noir, perfecto, rayban
wayfarer, la belle classique imagerie du rock façon «L’Equipée
Sauvage » avec Brando… Mais les chansons peu originales ne décollent
pas assez.
Ils me font le même effet que Hanni El Kathib, une
caricature du rock de bad boy…
Encore un concert fait pour de petits clubs sentant la
pisse.
De jour, j’ai du mal à les apprécier à leur juste
valeur, surtout sur une si grande scène…
WAVVES
Un groupe de «Slackers » qui se foutent de la
gueule de Lenny Kravitz en parodiant le riff de «Are You Gonna Go My
Way ».
Un bassiste chevelu au look très métalleux jouant sur
une belle Flying V, pas mal, mais sans plus.
TOYBLOID sur la scène île de France.
Je les avais déjà présentés sur la scène du BUS.
Les ayant beaucoup aimés, j’avais cherché à les
joindre pour les programmer. Je n’avais que le contact de l’ancienne guitariste.
Elle n’avait pas voulu me donner leur contact.
Ils sont effectivement maintenant en Power Trio (2 petites
jeunes, guitare, basse et batteur assurant les chœurs) et ils sonnent à trois
aussi bien qu’à six.
Pop Punk fédératrice avec beaucoup de chœurs en «Whou
Ou », faisant chanter la foule avec efficacité.
Je les programmerai pour sûr pour une de mes
prochaines soirées.
Je m’amuse à prendre en photo les clowns de festival,
mes personnages préférés, ceux qui se déguisent de façon la plus absurde
possible et qui se font souvent remarquer par les caméras qui filment les concerts,
lors de slams mémorables sur la foule.
Je croise un Scoubidou, une Maya l’abeille, quelques
animaux de la jungle, un mec avec un masque fait dans un cône de stationnement…
N’ayant pas récupéré mon Iphone volé, beaucoup de
festivaliers se foutent de ma gueule lorsqu’ils me voit filmer ou prendre des
photos avec mon iPad.
Cette année les nouvelles drôles d’animations sur le
site sont :
Un stand « Société Générale » sur lequel tu
enfiles une combinaison en scratch pour sauter sur un mur en velcro et ainsi
être collé comme une mouche dans une toile d’araignée.
Un simulateur de surf sur lequel tu dois essayer de
tenir le plus longtemps sur la planche. Est-ce La Femme qui a lancé la mode
depuis qu’un des membres du groupe a surfé sur le public aux Vieilles Charrues.
Je vais voir la fin du concert de Valérie June, que
j’avais découverte un soir en tournée avec mon groupe lors d’une soirée zapping
de clips sur M6 dans notre chambre d’hôtel.
Nous remarquions que tous les chanteurs français du
moment étaient barbus et ne souriaient pas. Nous, nous souriions par contre en regardant leur tristes clips.
Soudain nous découvrions Valérie et son single «You
Can’t Be Told ».
En recherchant sur le net plus d’informations sur
cette divine apparition, nous apprenons que son dernier album est produit par Dan Auerbach des Black Keys (comme le deuxième album de Hanni El Kathib),qu’elle vient
de Memphis, et qu’elle passe bientôt à la Flèche d’Or.
Nous avions été un peu déçus par sa timide prestation.
Elle tournait presque le dos au public et regardait un
peu trop ses pieds.
Je compte vérifier ce soir si elle plus à l’aise sur
une grande scène.
C’est bien, c’est folk, blues, gospel, bluegrass, avec une touche de
musique traditionnelle africaine mais son groupe de blancs becs est un peu trop
sage et elle est toujours un peu trop timide pour vraiment tenir en haleine son
public.
Et faire la promo de son site internet c’est pas très
rock sur une scène de festival; à suivre mais un peu déçu.
C’est enfin le moment tant attendu de découvrir Nine
Inch Nails.
Je n’ai jamais été fan du groupe, préférant les
groupes plus Heavy Metal.
La scénographie et les lumières sont superbes.
Le chanteur tout bodybuildé s’est fait couper les
cheveux courts, il a l’air un peu plus inoffensif qu’à l’époque.
De grands moments, mais certains passages sont un peu chiants,
ce que je peux vérifier quand je ressens à nouveau le besoin de m’allonger dans
l’herbe pour regarder les étoiles.
Le concert se termine sur la fameuse ballade «Hurt», repopularisée
par Johnny Cash.
Je suis quand même content de les ajouter à ma
collection des grands groupes vus dans ma vie.
Je termine la soirée avec Phoenix en regardant le
concert à moitié car je les ai déjà vus aux Vieilles Charrues et que je
commence à fatiguer.
Le jeune public est beau à regarder ; ils ont des
étoiles dans les yeux, ils chantent les paroles par cœur et ont l’air de vivre
un grand moment générationnel.
Le chanteur termine le show avec son rituel bain de foule
se faisant porter de la table régie jusqu'à la scène… Un effet toujours payant,
comme Mathias Malzieu de Dionysos, maître dans ce domaine.
Passage au chapiteau VIP avant de rentrer au bercail.
Je prends ma seule bière de la journée avec le
chanteur de Franz Is Dead, Laurent Blot, et je me donne 30 minutes avant de partir.
Mais au fil des rencontres, je reste encore quelques heures.
Retrouvailles avec Benjamin Lebeau, la moitié de The
Shoes, avec qui j’avais commencé avec qu’ils n’explosent, quelques titres pour
faire des maquettes en espérant reprendre un jour là où nous aurons plus
de temps pour nous.
Je croise Zelie, une fille dont j’étais amoureux quand
j’étais adolescent, nous nous racontons nos vies. Elle habite maintenant à
Belfort et écrit des scénarios pour des séries TV.
Il m’arrive une chose jamais arrivée auparavant.
Le genre d’oubli te cataloguant de goujat.
Je ne reconnais pas une fille avec qui j’avais eu une
aventure un soir il y a plusieurs années. Ça l’amuse et elle me pardonne.
Je quitte deux heures après le chapiteau et pourtant
le DJ passait encore de l’électro.
Dimanche 25. Il pleut des cordes.
Ce n’est pas la pluie qui va me démotiver. Au
contraire, je me rappelle des anecdotes, concernant le mythique festival
Glastonbury où les flaques d’eau étaient d’un mètre de profondeur. http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20050624.OBS1349/glastonbury-a-debutesous-la-pluie.html
Un genre d’ambiance à la « poursuite du diamant
vert » qui apporte de l’aventure, du genre qu’on aimerait vivre.
Je me prépare en me faisant un look à la Mad Max,
botté de cuir jusqu’aux genoux, paré pour traverser le bois.
Sur le site des mecs s’amusent en faisant une piste
avec des bouts de cartons, courant et se jetant dessus pour y glisser tel un
bobsleigh humain.
Je croise Kem, un des programmateurs des Eurockéennes (avec
qui nous avions fait un de nos plus gros Kararockés sur une grande scène), qui
me propose une visite guidée des backstages de Rock en Seine.
Mais les Computers (http://www.rockenseine.com/artist/the-computers/ ) qu’on m’a chaudement recommandés vont commencer à
jouer. Je cours les découvrir à travers quelques morceaux… et heureusement,
c’est tout à fait ma came. Tous vêtus pareils comme à la belle époque de l’âge
d’or du Rock, à la The Hives ou encore le groupe de Jack White sur la tournée
«Blunderbuss».
Pour eux de beaux costumes rouges bordeaux, cravates
fines noires sur chemises blanches…
Le chanteur déjanté, Alex Kershaw, se met sur le
devant de la scène, sautant dans tous les sens comme un pantin désarticulé.
C’est punk, soul, vintage, rockabilly, blues. Ce dernier d’ailleurs est un
grand collectionneur de vinyles dont toutes ses influences se font entendre. Un
regret est d’avoir raté son Bootleg à la DJ Zebra mixant «Train In Vain» des
CLASH avec «Stand By Me » de Ben E .King.
Je rejoins Kem.
Dans les backstages, un coiffeur - barbier vintage
réservé aux artistes, une table régie de luxe avec bonbons, toutes sortes de
petits biscuits amis des munchies et toutes sortes de fruits et légumes en
self-service que tu déposes
dans une petite barquette pour les transformer en jus
de tes rêves dans une grande centrifugeuse. Je m’en fais un énorme avec une
demie racine de gingembre pour bien tenir cette dernière longue journée.
A mes côtés, Diplo de Major Lazer se fait un jus du
même genre pour se mettre en forme avant son show.
Je vais voir EELS. Dans un autre genre ils sont tous
vêtus pareils, sponsorisés par Adidas avec des jogging bleus bien retros, ce
qui leur donne un petit côté Housse de Racket.
Leur son est super, le chanteur Mark Oliver Everett, surnommé «E» ou «Mr E» raconte beaucoup de blagues
et parle avec la foule aussi aisément que dans son salon. Chaque membre du
groupe est placé sur un socle façon émission TV vintage.
De la bonne pop sonnant souvent Beatles avec quelques
extraits hommage à Paul McCartney, aux Who et une reprise de «Let It Be »
donnant une petite vague d’amour à tout le public de la grande scène.
C’est le bon show à l’américaine. Je ne les
connaissais pas très bien et ils furent de mes belles surprises de ce festival.
PARQUET COURTS
J’avais déjà été attiré par la jolie pochette de leur
album en faisant mes rituelles courses chez Rough Trade à Londres. Un cowboy
faisant du rodéo sur une vache.
Originaires du Texas, je m’attendais à voir des
rockeurs cowboys, mais ils habitent depuis à Brooklyn et leur look est plutôt
anglais, hipster, grunge…
Punk Rock élémentaire efficace à
la Modern Lovers.
On me recommande d’aller voir
Major Lazer.
En allant les voir je réalise que
ce n’est pas de mon âge ou pas de mon goût.
Le festival est transformé en boîte
de nuit géante.
Un décor avec un guetto blaster géant, des marionnettes géantes sur les côtés, qui doivent impressionner les jeunes, comme moi finalement pendant un concert de Heavy Metal comme Iron maiden à l’arrivée sur scène de leur mascotte Eddie ou encore Alice Cooper lors de ses dernières tournées avec son monstre de «Feed My Frankenstein».
Un décor avec un guetto blaster géant, des marionnettes géantes sur les côtés, qui doivent impressionner les jeunes, comme moi finalement pendant un concert de Heavy Metal comme Iron maiden à l’arrivée sur scène de leur mascotte Eddie ou encore Alice Cooper lors de ses dernières tournées avec son monstre de «Feed My Frankenstein».
Ils mettent un feu indéniable à
la foule en sautant et dansant partout. Ils font monter comme le font Prince et
Iggy Pop dans leur concerts une dizaine de filles sur scène et les font danser.
Ils invitent ensuite une de leur danseuse qui fait un Booty Shake endiablé en
faisant le poirier.
Tout d’un coup dans le public les
filles courent vers la scène attirées comme des aimants en voyant Stromaé arriver.
Il chante son tube
«Papaoutai ». Je me sens un peu gêné et je m’en vais vers d’autres
aventures…
Arrive enfin l’heure de System Of
A Down.
Ce n’est pas le groupe de métal
que je connais le plus mais le genre que je préfère.
Et je ne suis pas déçu. Ils sont
quatre sur scène et sonnent comme un bulldozer.
Zelie qui m’accompagne n’aime pas
trop ce genre de son violent.
Je lui confie mon sac à dos et
appareil photo, pour enfin courir comme un adolescent au milieu de la foule.
Je pogote un peu et me laisse
enfin totalement aller.
Chaque musicien joue sur un joli
tapis persan. Le chanteur ressemble aux comédiens Jim Carrey de par ses
expressions aux grands yeux très expressifs, Tony Shaloub et Zinedine Soualem.
C’est finalement les Airnadettes
qui m’auront fait le plus découvrir le groupe en glissant plusieurs morceaux
d’eux dans leur show. Petite pensée pour Gunther Love.
Nous avons le droit à tous les
clichés du métal que j’aime… Gros mots, violence, ballades, lancé de médiators
et baguettes de batterie pour le public, le tout mélangé à une fine influence
de musique du monde aux consonances orientales ou plutôt arméniennes comme leur
origine.
Comme les autres soirs, je passe
un sage After sans alcool préférant garder mon énergie pour parler aux amis que
je croise et un peu plus avec Zelie.
Il est l’heure de rentrer à la
maison avec la joie de savourer mon retour en musique avec iPod dans les oreilles.
Horreur, sa batterie est
déchargée. On m’a volé mon deuxième casque à l’effigie du drapeau anglais.
Il me fallait bien un petit
moment de loose pour être fidèle à mes habitudes.
Mon iPad qui ne m’a valu que des
railleries auprès des festivaliers me servira de walkman en branchant mes
écouteurs dans mon sac a dos.
Sur la route du bois de Boulogne,
je prends un autre chemin pour changer et je me retrouve à rouler sur une
petite route plongée dans le noir
complet. J’ai presque peur et c’est assez excitant. J’ai l’impression d’être
David Vincent des « Envahisseurs ».
J’arrive à bon port et m’écroule
après ces intenses trois jours de musique.
A l’année prochaine pour de
nouvelles aventures car je suis sûr qu’il y a plus de chances que je sois à St
Cloud que sur une plage à cette période.
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