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mercredi 18 septembre 2013

Rock En Seine 2013

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Rock En Seine 2013, un album sur Flickr.

Cette année, j’ai passé mon mois d’août à déménager afin de retrouver une vie plus sereine que ces belles deux dernières années dans mon antre de la rue Muller.
Ces derniers mois furent difficiles depuis que mon colocataire y avait installé ses bureaux en attendant de nouveaux locaux qui n’avaient pas l’air d’être prêts avant la saint GlinGlin.
La proximité de mon Bar Le Rosie donnant juste sur ma porte d’entrée faisait croire aux clients qu’après deux heures la soirée continuait pour tout le monde chez moi.
Je me suis contenté de transformer ma chambre en bureau pour séparer mon nouveau petit coin de paradis avec mon lieu de travail.
Le déménagement, ha l’horreur, une des choses les plus éprouvantes selon la règle des êtres humains dans la vie avec les ruptures (ça c’est fait depuis le mois de mai), les incendies (ça, c’est fait depuis 2009:  http://nicolasullmann.blogspot.fr/search/label/BURN )… Surtout pour un collectionneur compulsif comme moi gardant tous ses costumes de scène, mes buildings de vinyles, VHS, livres et DVDs… qui ne font pas vraiment de moi une petite tortue vivant avec sa carapace sur le dos et son baluchon à l’épaule.
Se replonger dans ses souvenirs, être à quatre pattes dans ses pièces à trier ses papiers, en mettant dix minutes entre chaque élément, à se demander si on le jette ou non : «Allô maman, combien de temps dois-je garder mes relevés de comptes? »,  « Est-ce que je dois garder ce beau carton d’invitation pour me rappeler que j’étais invité à cette belle soirée? Dois-je garder ce papier que je montrerai à mes enfants en leur racontant mon passé accompagné d’images comme dans les livres de contes ? »…

J’ai l’impression d’avoir vécu un « reset » semblable à l’année de mon incendie qui avait pour ordre : Incendie / Rupture /Vol d’ordinateur.
Cet été ce fut : rupture /ordinateur cassé/ i-phone volé/ déménagement.
Et ce n’est pas anecdotique que de parler de vol et casse de machines lorsqu’elles font partie intégrante de mon travail et donc mon quotidien.

Je fus complètement déconnecté ces derniers mois et je décidai de faire une rédemption par la musique en allant voir le plus de concerts possible, me rappelant qu’adolescent ce furent les seuls moments où j’oubliais tous les soucis de mon quotidien .
Un mauvais carnet de classe à faire signer contre quelques baffes de la part de mon sévère père, et un concert d’Alice in Chains ou d’Anthrax à l’Elysée Montmartre  me faisaient oublier cette peur dans mon ventre aussi présente que l’ulcère d’un homme divorcé, me mettant le temps du concert dans une bulle intemporelle aussi puissante que le monde d’Alice aux pays des merveilles .

Cet été j’aurais vu Neil Young, Depeche Mode, les Black Crowes, Rodriguez, Rod Stewart, Elvis Costello, Leonard Cohen, les Who, M… J’aurais été au Hard Rock Calling Festival à Londres avec Bruce Springsteen, Paul Weller, Kasabian, Alabama Shakes, Miles Kane… Aux Vieilles Charrues avec Rammstein, the Roots, Santana, les Hives, Charles Bradley… Au Hellfest avec Kiss, ZZ Top, Bad Religion, Danzig, Korn, Accept, Saxon, N.O.F.X…

Après tous ces moments n’étant évidemment pas les endroits où trouver le vital repos avant de repartir vers une nouvelle année, j’ai réussi à partir une semaine à Calvi dès la sortie de scène de mon dernier show.
J’ai évité le festival trop électro à mon goût, préférant me baigner dans des rivières sauvages, se promener dans des îles voisines.
Ensuite j’ai fait cinq jours dans une petite station balnéaire  d’ Italie, Sportorno, afin d’y tourner un clip .
Après mon déménagement il aurait été évident de prendre deux semaines pour partir sur une plage avec les livres mis de côtés sur ma table de nuit, et déconnecter complètement sans être trop entouré.

Mais comme chaque année fin août, il est un rituel à ne pas rater lorsque l’on vit pour la musique, lorsque l’on est catalogué de branché et lorsque l’on veut sur trois jours plutôt que tout le mois de septembre répondre à l’infernale petite interview de fin d’été : «Où es-tu parti? Que vas-tu faire cette année? Et les amours ? » 

J’ai nommé :«Rock en Seine».
Ce festival me procure presque l’exacte sensation vécue lors des rentrées de classes de mon enfance :
Le plaisir de retrouver ses bons amis dans la cour de récréation, affronter une boule au ventre les gens devant qui on se sent vulnérable, timide et maladroit, observer les nouveaux venus, retrouver quelques vieilles connaissances ayant atterri sur le site par un hasard de la vie, observer une jolie fille sur qui l’on phantasme d’être assis côte à côte lors d’une heure de colle est ici remplacé par le plaisir de partager le concert tête d’affiche main dans la main (chose difficilement possible ici, les VIPs étant comme à Cannes canalisés dans le coin qui leur est réservé et ayant peur de rater le MOMENT du festival), de montrer fièrement de quelque façon que ce soit que les vacances nous ont transformé en un homme meilleur.
Même si le temps passe de plus en plus vite en grandissant, je me rappelle cette sensation que j’avais petit, qui donnait l’impression d’avoir vécu tant de choses et qui faisait de nous un nouvel homme .
Je garde aujourd’hui encore cette sensation.

Vendredi 23 août.

Pour aller à Rock En Seine, l’aventure commence par le long chemin à faire entre chez soi jusqu’au site du Parc de Saint Cloud, surtout avec mon petit scooter 50 qui commence à tomber en lambeaux comme la voiture des Blues Brothers.

Pour rendre la ballade d’environ une heure plus agréable, je mets mon iPod dans les oreilles sur le mode «mix de morceaux » , afin d’arriver sur le site chargé à bloc d’émotions musicales.
La promenade est agréable et à chaque fois que je traverse  le bois de Boulogne, j’ai le droit à une madeleine de Proust me ramenant à mon adolescence de puceau.
Mes parents passaient par le même chemin lors des retours de week-end, et je fantasmais sur les prostituées se cachant dans les fourrés telles des sirènes séduisant les marins. Evidemment je ne savais pas qu’il s’agissait de créatures mi-hommes  mi-femmes.
Le bon garçon que je suis se contente de regarder timidement sans tourner la tête s’imaginant que les autres voitures me jugeraient.
Je devine des silhouettes nues, une créature exhibant son corps et qui a pour seul vêtement des talons aiguilles et un string, des fessiers si gonflés qu’on dirait qu’ils ont été piqués par des guêpes venues d’une autre planète. Des étranges promeneurs font les quatre cent pas sur la chaussée… Je rougis…

Je vous précise juste pour les lignes qui vont suivre que je ne suis pas un critique musical mais que je recherche juste à exprimer mes sensations évidemment influencées par mes gouts musicaux.

J’arrive sur le site VIP vers 16H30.

Mon ex-femme est fidèle à son poste sur le MOUV’ à commenter et interviewer les artistes du festival.
Quatre ans après notre rupture, nous sommes comme deux étrangers nous saluant par clin d’oeil et sourire poli de loin.

Le premier ami que je croise est Alexandre Jonette, un de mes meilleurs, il est le réalisateur de l’émission Paris Dernière et c’est avec lui que j’ai animé l’année dernière l’émission de radio «La Très Libre Antenne ». Vous pouvez réécoutez nos émissions en Podcast par ici :


Il sera mon compagnon de route pour les premiers concerts, je le traîne vite vers la grande scène avant d’être perdu dans les mondanités. Mais avant nous commençons par nous prendre une glace, car être en festival c’est se faire plaisir en goûtant toute la junk food du site comme l’excuse d’un relâchement le jour d’une fête de mariage.

Les «Glaces Glazed » (partenaires cette année du Festival Fnac Live et présents 3 fois à Rock En Seine, http://www.glaces-glazed.com/parfums-originaux.html) proposent des parfums fous : Mojito, « l’Orange Mécanique », (Orange Campari, réduction Balsamique) , la « Smells Like Teen Spirit (Absinthe + Liqueur de Pomme)…

Le premier concert de la journée sera «Belle & Sebastian », jolie pop riche en arrangements.  Il sont 12 sur scène, avec violoncelle, 4 violons des chœurs… A part un des guitaristes, cool avec sa chemise hawaïenne, lunettes de soleil et ses longs cheveux dans la gueule, le groupe manque un peu de charisme, et ne parviens pas à nous faire tenir tout le concert.
C’est un difficile défi de jouer sur la grande scène à l’heure du goûter quand on n’a pas un show suffisamment visuel.
Mieux vaut les découvrir à travers leur dernier album sorti ce même jour «The Third Eye Centre ».
Comme me disait Yarol Poupaud à l’époque où il jouait dans F.F.F, il vaut mieux jouer plus tard sur une petite scène que trop tôt dans la journée devant plus de monde, pour ne pas risquer de laisser une mauvaise impression d’un show mollasson…

Nous somme rejoints dans l’aventure par le photographe de Paris Dernière, Maxime Antonin.
Nous courons voir les deux derniers morceaux de Team Ghost, groupe de Nicolas Fromageau, ex M83… C’est du Cold-Gaze (mélange de Coldwave et de Shoegaze) électro.
Ce ne sont pas mes références musicales mais ça plaira aux dépressifs et aux fans de la pop sombre des 80’s…

Ensuite direction Tomahawk, un des side-projects barrés de Mike Patton (avec Mr Bungle et Fantômas), le chanteur de Faith No More. Tomahawk est un groupe formé en 2000, et en 2009 Rock en Seine nous avait gâtés en replongeant les fans de funk  métal dans les 90’s en invitant Faith No More pour leur reformation.
Mike est devant des petites machines, avec son micro doré qu’il avale à moitié en poussant des cris allant des graves au plus aigu de ses capacités… Enfin des sons de guitare qui grondent et font grésiller  les oreilles ! Sa technique vocale reste intacte et impressionnante, Mike Patton est très charismatique, et un grand chanteur, mais son rock expérimental (un peu moins que Fantômas que j’avais vu à Bourges et qui était encore plus fou et où les paroles n’étaient qu’un dialecte sauvage dénué de sens mais plus intéressant finalement) est un peu chiant sur la longueur. J’ai toujours préféré les chansons aux refrains sifflables.


Il est temps de découvrir sur scène un des groupes les plus attendus de cette édition : TAME IMPALA
Leur son est très bon, ils ont des écrans diffusant des cercles lumineux verts afin de planer un peu plus avec leur musique qu’ils étiquettent de «psychedelic hypno-groove melodic rock music».
Tous les hypsters sont sortis de leur tanière, on se croirait soudain à Coachella. Le chanteur Kevin Parker est pieds nus, ça me rappelle mon amour pour Chris Robinson le chanteur des Black Crowes, un bon point.
Le tube «Elephant» qui aurait mérité d’être rallongé pour partir en transe ad lib commence à déchainer la foule. Juste dommage que ce morceau ait un point faible qui nous fait bien sourire avec les amis avec son pont ressemblant au thème de «Supercopter » (si si, écoutez les jeunes) : http://www.youtube.com/watch?v=ezDIPDVH-IE )
Le concert fini, je constate que c’était bien mais encore un peu chiant, il faudrait que je retourne les voir dans une petite salle avec un pétard dans la tête pour mieux vivre l’expérience.
Ça me fait penser en mieux quand même au concert de MGMT sur la même scène en 2009 : l’autre sensation du moment cette année, mais qui n’avait pas un son aussi bon. Et toi, « t’aimes Impala ? »


N’ayant jamais été un fan des Smiths, nous profitons du live de Johnny Marr pour manger un petit bout.
Bonne nouveauté cette année, la présence de « food trucks », vous savez ces camions qu’on trouve dans les rues de New York et de Londres proposant de la junk food de qualité et qui change de la «bouffe de festival» .
Nous voulons goûter un hamburger au « Refectoire » www.le-refectoire.com mais il y a trop de queue. Nous optons pour «WAGGY Burger » http://www.monitinerant.com/4771-food-truck---street-food-wagy-burgers-bus.html)

Je goûte le BBQ, Alex le cheese… Ils sont délicieux, bien épais, plein de bons ingrédients, le genre qui te donne envie d’en manger un deuxième sur le champ. Heureusement que la queue s’est agrandie…

Je vais recommander à «Dirty Dan» d’aller les filmer pour donner une note pour son émission «Le Meilleur Hamburger De Paris », à laquelle j’ai participé : http://nicolasullmann.blogspot.fr/2013/09/big-fernand-le-meilleur-hamburger-de.html
Les autres camions sont «L’Atelier d’Epicure »http://latelierdepicure.fr/cuisine/ proposant de délicieux Piadinas, sortes de sandwiches italiens entre le panini et le taco, ainsi que des paninis au chorizzo.
«La Cocotte-Cantine» (http://cocotte-cantine.com/# ) propose des Wraps au poulet accompagnés de tempuras, salade ou patates…
Pour sûr je goûterai tous ces stands dans les jours à venir.
Ensuite un petit tour recharge d’énergie / mondanités sous le chapiteau V.I.P.

Sous le chapiteau tous les métiers de la musique sont présents : les D.A, les journalistes, les producteurs, les tourneurs, les groupies, les musiciens, les chanteurs, les programmateurs…
Les conversations changent un peu selon les personnes avec qui l’on parle mais ça reste autour de la musique, les vacances et la rentrée…

J’entraîne avant de rater le live de Franz Ferdinand un nouveau partenaire d’aventure, un directeur artistique ancien collègue de l’époque où je fus D.A au sein de Warner pour Marc Lumbroso.
Il y a énormément de monde et on peut à peine marcher pour se frayer une place digne de ce nom…
Olivier me laisse au bout de trois chansons.
Le concert est bien, super énergie, le groupe n’a pas changé depuis leur début.
Une célèbre reprise étant toujours un exercice recommandé en concert pour se mettre l’audience dans la poche, ils se mettent à jouer un extrait de «I Feel Love » de Donna Summer.
Suis-je fatigué, triste, devenu aigri ? Au bout de quelques chansons je me retire vers le chapiteau.
Ils sont très bons, ça bouge bien, mais aucune nouveauté, pas de changement de look, pas d’évolution comme chez les Kings Of Leon au fil de leurs albums, comme dans les tenues vestimentaires  du nouveau look « Buffalo Bill »  du chanteur de The Darkness ou bien la coupe Elvis de Alex Turner des Arctic Monkeys…
Alex Kapranos porte toujours la mèche…
En même temps, on ne change pas une équipe qui gagne et AC/DC n’a jamais changé de look. Mais AC/DC, c’est AC/DC.
J’aurais peut être dû rester jusqu'à la fin, il paraît que c’était super.

Rock En Seine est bien le seul festival où je n’arrive pas à voir tous les concerts en entier, déconcentré par les amis avec qui j’ai envie de faire un point sur nos rentrées.

Je croise sur le chemin un ami journaliste au Mouv’, Nicolas Prat qui me fait savoir que Gunther Love viendra animer une chronique chaque lundi à 18H dans l’émission POP CORN pour parler de rock qui tâche, et il me conseille d’aller voir Ben Ellis sur la scène OFF Ile de France réservée aux jeunes découvertes.

J’adore Ben Ellis, c’était l’ancien chanteur de Brooklyn, un de mes groupes préférés de l’ époque où les babys rockeurs dominaient la scène parisienne.
Il était à peine plus vieux que les babys, un peu plus pop et donc un peu snobé, mais il avait bien plus de talent. Alors que beaucoup de cette scène ont aujourd’hui disparus, il est plaisant et logique de le voir continuer sous son propre nom. J’y serai…

Ben Ellis est super : charismatique, de la bonne Pop avec de vraies chansons, à un moment il vire au tribal en allant frapper la batterie avec son batteur pour un quatre mains donnant envie de faire une incantation vaudou.
Derrière le clavier une superbe brune sexy, du genre dont on tombe amoureux en la regardant jouer.
Ben m’apprend ensuite qu’elle quitte le groupe car trop occupée par son travail: dommage.
Je me dis que sur la petite scène OFF Ile de France, c’est là que ça se passe, pour découvrir les jeunes groupes que j’aimerai programmer et partager sur 22 tracks (http://22tracks.com/#!par/rock/34418).

Après je pars découvrir la sensation RAP du moment avec Kendrick Lamar… C’est pas mal, mais ça ne décolle pas assez pour rendre le public fou… Une coupure de courant le pénalise un instant… Il est accompagné par un guitariste et un bon batteur. J’aime bien les groupes de Rap jouant en LIVE mais depuis les ROOTS aux Vieilles Charrues, j’ai du mal à ne pas faire la comparaison… Et les Roots sont des génies.
A part les grands classiques, je ne suis pas assez fan de RAP pour me laisser totalement aller.

Ce sera le dernier concert du premier jour.

Nous rejoignons quelques copines dans un des nouveaux lieux «Bouffe»  du festival : un diner au look retro 50’s. On se croirait dans un Tarantino. Les Burgers sont corrects mais pas aussi bons que ceux des foods trucks.

Je fais l’impasse sur Hanni El Khatib que j’ai déjà vu en première partie de Johnny à Bercy… Si si, Johnny, ça vous pause un problème ?? Et aux Vieilles Charrues où j’avais un peu pogoté mais fini par m’allonger en regardant les étoiles pour passer le temps.
J’avais acheté ses deux albums en vinyles, qu’on m’avait recommandés. Le mec est beau gosse, il chante bien, ça sonne comme du bon garage.
Mais ça manque d’authenticité et d’originalité. Il pause un peu et ça manque de vraies bonnes chansons.
Je vous recommande quand même « Family » sur le deuxième album «Head In The Dirt », pour danser comme un sauvage en frappant des mains…

Fin sous le chapiteau VIP où je me dis rester une trentaine de minutes.
Par contre je réalise que les soirées After à Rock En Seine deviennent de plus en plus électro…
Ce qui est chiant avec cette musique c’est qu’elle est exclusive, si tu ne l’aimes pas t’es baisé… Le festival est éclectique en programmation avec du Rock, du Rap, de l’électro, de la pop, pourquoi pas les DJ d’After ? ça s’appelle «ROCK en Seine», merde quoi ! Ha si seulement on pouvait me greffer une petite puce dans mon cerveau qui me ferait aimer cette musique, je serais plus heureux dans le monde.
Au lieu de ça, j’ai l’impression qu’on ouvre mon crâne pour y pisser dedans et la secouer comme un shaker… J’aime pas l’électro et j’y ai goûté avant de dire ça…

Je pars vers 3H30 dans cette nuit qui s’est rafraîchie après une belle première journée.
Le chemin est encore plus long au retour, heureusement que j’ai mon iPod dans les oreilles et les prostituées pour pimenter la vue. Je tremble de froid.

Samedi 24

J’arrive sur le site vers 16H00
Laura Mvula chante un titre guitare voix sur le studio du MOUV’ suivi d’une interview d’Emilie Mazoyer qui commente le festival comme chaque année.
Elle est belle et envoûtante et me fait verser une larme à l’œil.


In The Valley Below, élégants hipsters de Los Angeles habillés de noir et blanc, chantent une envoûtante pop en trio, guitare-voix-batterie, simple et romantique.

Je découvre Eugène Mc Guinness, le playboy de la journée jouant une classique pop avec tout le savoir faire anglais, classe sur scène dans sa chemise crème à poix, une sorte de nouveau Miles Kane en un peu moins bien mais à suivre de près.

J.C Satan sera un de mes coups de cœur du festival.
Une sorte de MAMAS & PAPAS dark, sans les fleurs dans les cheveux.
Un son bien punk et crade, tous vêtus de noir, clopes au bec, leur donnant un air de bad boys.
C’est plus si fréquent sur la scène Rock.  
La chanteuse ronde et tatouée est une sorte de «Cass Elliot».
Le chanteur guitariste scande ces exacts mots: «J’espère que vous aimez ce concert de Rock’n’Roll, il n’y en a pas assez en ce moment ».
Tout à fait d’accord avec lui, il me fait crier «Yeah» aussi logiquement que dire « Aïe » après qu’on t’ait planté un cure dent dans la jambe.
Il termine le show à genoux avec solo et larsens, grattant les cordes avec ses dents à la Hendrix.

BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB

Ils sont beaux, tous vêtus de noir, perfecto, rayban wayfarer, la belle classique imagerie du rock façon «L’Equipée Sauvage » avec Brando… Mais les chansons peu originales ne décollent pas assez.
Ils me font le même effet que Hanni El Kathib, une caricature du rock de bad boy…
Encore un concert fait pour de petits clubs sentant la pisse.
De jour, j’ai du mal à les apprécier à leur juste valeur, surtout sur une si grande scène…

WAVVES
Un groupe de «Slackers » qui se foutent de la gueule de Lenny Kravitz en parodiant le riff de «Are You Gonna Go My Way ».
Un bassiste chevelu au look très métalleux jouant sur une belle Flying V, pas mal, mais sans plus.

TOYBLOID sur la scène île de France.
Je les avais déjà présentés sur la scène du BUS.
Les ayant beaucoup aimés, j’avais cherché à les joindre pour les programmer. Je n’avais que le contact de l’ancienne guitariste.
Elle n’avait pas voulu me donner leur contact.
Ils sont effectivement maintenant en Power Trio (2 petites jeunes, guitare, basse et batteur assurant les chœurs) et ils sonnent à trois aussi bien qu’à six.  
Pop Punk fédératrice avec beaucoup de chœurs en «Whou Ou », faisant chanter la foule avec efficacité.
Je les programmerai pour sûr pour une de mes prochaines soirées.

Je m’amuse à prendre en photo les clowns de festival, mes personnages préférés, ceux qui se déguisent de façon la plus absurde possible et qui se font souvent remarquer par les caméras qui filment les concerts, lors de slams mémorables sur la foule.
Je croise un Scoubidou, une Maya l’abeille, quelques animaux de la jungle, un mec avec un masque fait dans un cône de stationnement…

N’ayant pas récupéré mon Iphone volé, beaucoup de festivaliers se foutent de ma gueule lorsqu’ils me voit filmer ou prendre des photos avec mon iPad.

Cette année les nouvelles drôles d’animations sur le site sont :
Un stand « Société Générale » sur lequel tu enfiles une combinaison en scratch pour sauter sur un mur en velcro et ainsi être collé comme une mouche dans une toile d’araignée.
Un simulateur de surf sur lequel tu dois essayer de tenir le plus longtemps sur la planche. Est-ce La Femme qui a lancé la mode depuis qu’un des membres du groupe a surfé sur le public aux Vieilles Charrues.

Je vais voir la fin du concert de Valérie June, que j’avais découverte un soir en tournée avec mon groupe lors d’une soirée zapping de clips sur M6 dans notre chambre d’hôtel.
Nous remarquions que tous les chanteurs français du moment étaient barbus et ne souriaient pas. Nous, nous souriions par contre en regardant leur tristes clips.
Soudain nous découvrions Valérie et son single «You Can’t Be Told ».
En recherchant sur le net plus d’informations sur cette divine apparition, nous apprenons que son dernier album  est produit par Dan Auerbach des Black Keys (comme le deuxième album de Hanni El Kathib),qu’elle vient de Memphis, et qu’elle passe bientôt à la Flèche d’Or.
Nous avions été un peu déçus par sa timide prestation.
Elle tournait presque le dos au public et regardait un peu trop ses pieds.
Je compte vérifier ce soir si elle plus à l’aise sur une grande scène.
C’est bien, c’est folk, blues, gospel, bluegrass, avec une touche de musique traditionnelle africaine mais son groupe de blancs becs est un peu trop sage et elle est toujours un peu trop timide pour vraiment tenir en haleine son public.
Et faire la promo de son site internet c’est pas très rock sur une scène de festival; à suivre mais un peu déçu.

C’est enfin le moment tant attendu de découvrir Nine Inch Nails.  
Je n’ai jamais été fan du groupe, préférant les groupes plus Heavy Metal.
La scénographie et les lumières sont superbes.
Le chanteur tout bodybuildé s’est fait couper les cheveux courts, il a l’air un peu plus inoffensif qu’à l’époque.
De grands moments, mais certains passages sont un peu chiants, ce que je peux vérifier quand je ressens à nouveau le besoin de m’allonger dans l’herbe pour regarder les étoiles.
Le concert se termine sur la fameuse ballade «Hurt», repopularisée par Johnny Cash.

Je suis quand même content de les ajouter à ma collection des grands groupes vus dans ma vie.

Je termine la soirée avec Phoenix en regardant le concert à moitié car je les ai déjà vus aux Vieilles Charrues et que je commence à fatiguer.
Le jeune public est beau à regarder ; ils ont des étoiles dans les yeux, ils chantent les paroles par cœur et ont l’air de vivre un grand moment générationnel.
Le chanteur termine le show avec son rituel bain de foule se faisant porter de la table régie jusqu'à la scène… Un effet toujours payant, comme Mathias Malzieu de Dionysos, maître dans ce domaine.

Passage au chapiteau VIP avant de rentrer au bercail.
Je prends ma seule bière de la journée avec le chanteur de Franz Is Dead, Laurent Blot, et je me donne 30 minutes avant de partir. Mais au fil des rencontres, je reste encore quelques heures.
Retrouvailles avec Benjamin Lebeau, la moitié de The Shoes, avec qui j’avais commencé avec qu’ils n’explosent, quelques titres pour faire des maquettes en espérant reprendre un jour là où nous aurons plus de temps pour nous.
Je croise Zelie, une fille dont j’étais amoureux quand j’étais adolescent, nous nous racontons nos vies. Elle habite maintenant à Belfort et écrit des scénarios pour des séries TV.
Il m’arrive une chose jamais arrivée auparavant.
Le genre d’oubli te cataloguant de goujat.
Je ne reconnais pas une fille avec qui j’avais eu une aventure un soir il y a plusieurs années. Ça l’amuse et elle me pardonne.
Je quitte deux heures après le chapiteau et pourtant le DJ passait encore de l’électro.

Dimanche 25. Il pleut des cordes.

Ce n’est pas la pluie qui va me démotiver. Au contraire, je me rappelle des anecdotes, concernant le mythique festival Glastonbury où les flaques d’eau étaient d’un mètre de profondeur. http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20050624.OBS1349/glastonbury-a-debutesous-la-pluie.html
Un genre d’ambiance à la « poursuite du diamant vert » qui apporte de l’aventure, du genre qu’on aimerait vivre.

Je me prépare en me faisant un look à la Mad Max, botté de cuir jusqu’aux genoux, paré pour traverser le bois.

Sur le site des mecs s’amusent en faisant une piste avec des bouts de cartons, courant et se jetant dessus pour y glisser tel un bobsleigh humain.

Je croise Kem, un des programmateurs des Eurockéennes (avec qui nous avions fait un de nos plus gros Kararockés sur une grande scène), qui me propose une visite guidée des backstages de Rock en Seine.
Mais les Computers (http://www.rockenseine.com/artist/the-computers/ ) qu’on m’a chaudement recommandés vont commencer à jouer. Je cours les découvrir à travers quelques morceaux… et heureusement, c’est tout à fait ma came. Tous vêtus pareils comme à la belle époque de l’âge d’or du Rock, à la The Hives ou encore le groupe de Jack White sur la tournée «Blunderbuss».
Pour eux de beaux costumes rouges bordeaux, cravates fines noires sur chemises blanches…
Le chanteur déjanté, Alex Kershaw, se met sur le devant de la scène, sautant dans tous les sens comme un pantin désarticulé. C’est punk, soul, vintage, rockabilly, blues. Ce dernier d’ailleurs est un grand collectionneur de vinyles dont toutes ses influences se font entendre. Un regret est d’avoir raté son Bootleg à la DJ Zebra mixant «Train In Vain» des CLASH avec «Stand By Me »  de Ben E .King.


Je rejoins Kem.
Dans les backstages, un coiffeur - barbier vintage réservé aux artistes, une table régie de luxe avec bonbons, toutes sortes de petits biscuits amis des munchies et toutes sortes de fruits et légumes en self-service que tu déposes
dans une petite barquette pour les transformer en jus de tes rêves dans une grande centrifugeuse. Je m’en fais un énorme avec une demie racine de gingembre pour bien tenir cette dernière longue journée.
A mes côtés, Diplo de Major Lazer se fait un jus du même genre pour se mettre en forme avant son show.

Je vais voir EELS. Dans un autre genre ils sont tous vêtus pareils, sponsorisés par Adidas avec des jogging bleus bien retros, ce qui leur donne un petit côté Housse de Racket.
Leur son est super, le chanteur Mark Oliver Everett, surnommé «E» ou «Mr E» raconte beaucoup de blagues et parle avec la foule aussi aisément que dans son salon. Chaque membre du groupe est placé sur un socle façon émission TV vintage.
De la bonne pop sonnant souvent Beatles avec quelques extraits hommage à Paul McCartney, aux Who et une reprise de «Let It Be » donnant une petite vague d’amour à tout le public de la grande scène.
C’est le bon show à l’américaine. Je ne les connaissais pas très bien et ils furent de mes belles surprises de ce festival.

PARQUET COURTS

J’avais déjà été attiré par la jolie pochette de leur album en faisant mes rituelles courses chez Rough Trade à Londres. Un cowboy faisant du rodéo sur une vache.
Originaires du Texas, je m’attendais à voir des rockeurs cowboys, mais ils habitent depuis à Brooklyn et leur look est plutôt anglais, hipster, grunge…
Punk Rock élémentaire efficace à la Modern Lovers.

On me recommande d’aller voir Major Lazer.
En allant les voir je réalise que ce n’est pas de mon âge ou pas de mon goût.
Le festival est transformé en boîte de nuit géante.
Un décor avec un guetto blaster géant, des marionnettes géantes sur les côtés, qui doivent impressionner les jeunes, comme moi finalement pendant un concert de Heavy Metal comme Iron maiden à l’arrivée sur scène de leur mascotte Eddie ou encore Alice Cooper lors de ses dernières tournées avec son monstre de «Feed My Frankenstein».
Ils mettent un feu indéniable à la foule en sautant et dansant partout. Ils font monter comme le font Prince et Iggy Pop dans leur concerts une dizaine de filles sur scène et les font danser. Ils invitent ensuite une de leur danseuse qui fait un Booty Shake endiablé en faisant le poirier.
Tout d’un coup dans le public les filles courent vers la scène attirées comme des aimants en voyant Stromaé arriver.
Il chante son tube «Papaoutai ». Je me sens un peu gêné et je m’en vais vers d’autres aventures…

Arrive enfin l’heure de System Of A Down.  
Ce n’est pas le groupe de métal que je connais le plus mais le genre que je préfère.
Et je ne suis pas déçu. Ils sont quatre sur scène et sonnent comme un bulldozer.
Zelie qui m’accompagne n’aime pas trop ce genre de son violent.
Je lui confie mon sac à dos et appareil photo, pour enfin courir comme un adolescent au milieu de la foule.
Je pogote un peu et me laisse enfin totalement aller.
Chaque musicien joue sur un joli tapis persan. Le chanteur ressemble aux comédiens Jim Carrey de par ses expressions aux grands yeux très expressifs, Tony Shaloub et  Zinedine Soualem.
C’est finalement les Airnadettes qui m’auront fait le plus découvrir le groupe en glissant plusieurs morceaux d’eux dans leur show. Petite pensée pour Gunther Love.
Nous avons le droit à tous les clichés du métal que j’aime… Gros mots, violence, ballades, lancé de médiators et baguettes de batterie pour le public, le tout mélangé à une fine influence de musique du monde aux consonances orientales ou plutôt arméniennes comme leur origine.

Comme les autres soirs, je passe un sage After sans alcool préférant garder mon énergie pour parler aux amis que je croise et un peu plus avec Zelie.
Il est l’heure de rentrer à la maison avec la joie de savourer mon retour en musique avec  iPod dans les oreilles.
Horreur, sa batterie est déchargée. On m’a volé mon deuxième casque à l’effigie du drapeau anglais.
Il me fallait bien un petit moment de loose pour être fidèle à mes habitudes.
Mon iPad qui ne m’a valu que des railleries auprès des festivaliers me servira de walkman en branchant mes écouteurs dans mon sac a dos.
Sur la route du bois de Boulogne, je prends un autre chemin pour changer et je me retrouve à rouler sur une petite route  plongée dans le noir complet. J’ai presque peur et c’est assez excitant. J’ai l’impression d’être David Vincent des « Envahisseurs ».
J’arrive à bon port et m’écroule après ces intenses trois jours de musique.


A l’année prochaine pour de nouvelles aventures car je suis sûr qu’il y a plus de chances que je sois à St Cloud que sur une plage à cette période.

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